Imryl était arrivée en mi journée à Djariff et curieusement il ne souhaitait pas immédiatement se rendre auprès de Babyl. Il savait que la cité avait vécu recluse ses derniers mois , retranchées dans ses hautes montagnes elle n'avait eu que peu de lien avec Samarîis.
Il avait été chercher un quelconque courrier mais rien de nouveau.
Un très vieux message l'attendait et le rendit plus triste encore, il avait depuis eu bien des nouvelles missives et celle-ci lui aportait le parfum éphémère et poignant d'une nostalgie qui lui serrait le coeur.
Où était-t-elle en ce moment?
Ainsi il choisit de se rendre d'abord aux administrations. Le bureaucrate tatillon lui demanda son identité et sa profession.
-"Sculpteur." annonce-t-il le front haut.
-"Ceci n'est pas une profession, je ne vous demande pas votre violon d'In-g-res." lui répond-il en le toisant pardessus ses lorgnons.
Je vous demande quel métier utile vous exercez pour gagnez votre vie? La mise en buche ou en cure-dents de votre bois ne m'intéressse pas."
Les habits poussiéreux et la chevelure batailleuse d'Imryl ne plaide pas sa cause, il s'en doute bien, mais quelle arogance, quelle outrecuidance chez ce petit fonctionnaire.
Alors qu'il va pour poser une autre question l'homme de la paperasserie remarque le louveteau qui n'a plus du tout sommeil.
La mine encore plus dégoutée il reprend.
-"Sachez que le vagabondage n'est pas toléré ici à Djariff, si vous n'avez ni adresse ni travail nous allons tout de suite vous trouvez une occupation qui serve à la communauté.
Bien vous connaisez les bêtes, nous avons besoins d'un lad pour nettoyer les écuries.
Le travail n'est pas rémunéré mais vous serez logé et nourri, vous et votre compagnon plein de puces.
Je supposes que les chevaux suporteront. Attention s'il vous prenait l'envie de faire une longue promenade hors de la ville avec nos chevaux sachez que vous seriez rapidement rattrapé et ..condamné tout aussi rapidement. Me fais-je bien comprendre?"
Apparemment peu sur des capacités intellectuelles du voyageur il se fit plus explicite.
-"Toi pas voler chevaux sinon toi mort!"
-"Parfaitement clair". Un peu pincé l'artiste répondit aussi laconiquement que possible, ne voulant plus que sortir de ce bureau aux odeurs un peu rances.
C'est ainsi que quelques heures après son arrivé il se retrouvait à pelleter le crotin.
Le propiétaire en voyage laissait la communauté prendre soin des bêtes mais il y avait du travail.
Au moins pendant qu'il suait à la tache il pensait moins. Imryl se retrouva vite torse nu au milieu des chevaux et prit par l'odeur si particulière.
Heureusement il aimait les chevaux.