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 La légende du pont des amants.

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MessageSujet: La légende du pont des amants.   La légende du pont des amants. Planet2218.06.07 2:26

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La Légende du pont des Amants de la cité d’Umiis.


Histoire contée par les ménestrels du clan Ziyuan.


Cette histoire se déroule au delà des mémoires, à cette époque incertaine où la cité d’Umiis n’était encore ..


Elphra, jeune femme d’une tribu nomade était fort courtisée dans cette région. On parlait d’elle comme d’une rose pure qui venait juste d’éclore. Son visage était parfait : de grands yeux bleus azur sur une peau claire, des cheveux long coulaient le long de son dos tels une cascade. Elle n’était pas grande mais savait le paraître. Elle usait de mille artifices pour embellir ce que la nature lui avait offert. Les plantes, leurs parfums et les couleurs lui inspiraient sans cesse de nouvelles robes.

Son art était renommé partout dans son village et même au-delà. Il faut dire que les fleurs occupaient une place importante dans la culture de son peuple. Incarnant différents symboles, elles rythmaient la vie. La naissance était l’occasion de couvrir le village de roses multicolores, les décès, quant à eux, couvraient le village de lilas. Chaque moment de la vie avait sa fleur, ses couleurs et son parfum.

La jeune femme nourrissait un rêve interdit : visiter le monde et courir les merveilles. Son père, le chef de la tribu, ne tolérait aucun contact avec les autres peuples qu’il considérait comme ennemis mortels. Les raisons de ce conflit avaient été enfuies depuis longtemps dans les mémoires, personne ne semblait vouloir les retrouver.
Son utopie était, chaque jour, renforcée par la venue des bardes, des conteurs. Ces hommes d’art venaient à elle raconter leurs aventures, décrire les cités antiques, les merveilles que recèle ce monde. Le soir, à la lueur d’une lampe à huile, Elphra dessinait ces cités, ces œuvres d’art. Ses yeux pouvaient ainsi voir ce que son père lui cachait. Son cœur chérissait cet inconnu. La nuit, elle l’embrassait d’un regard imaginaire… Le monde s’ouvrait à elle.

Chaque jour passé dans ce village, enfermée dans les enceintes, éloignait un peu plus la jolie femme. Son âme s’envolait vers des cieux inexplorés emplis de beautés, splendeurs sans pareilles. Son père, Physis ne se rendit compte de rien. Il n’avait pas ouvert les yeux sur cet envol.



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MessageSujet: Re: La légende du pont des amants.   La légende du pont des amants. Planet2218.06.07 2:27

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Un nuit, Elphra s’endormit l’esprit encore occupé par une cité : Arii. Cette ville dont on murmurait les milles senteurs, lui avait été contée par un grand barde. Il lui avait loué l’art qui sommeillait en ces murs, l’harmonie que ses habitants partageaient, la vie fourmillante d’une bourgade de négoce. Les étrangers y venaient pour y goûter la culture locale et y exporter la leur. « Cette cité a une âme » lui avait dit l’artiste. Elphra la sentait vivre en elle, tel un appel. Son esprit s’envolait vers cet étrange endroit qu’un jour elle visiterait.
Nourrie par l’espoir et par l’envie, elle alla voir son père. Elphra lui demanda l’impossible : l’envoyer en ambassadrice à Ariis. La réaction du patriarche ne se fit pas attendre :
- Qu’on lui coupe la langue, qu’on l’écartèle ! Jamais tu n’aurais dû prononcer ces mots en ma maison ! Je ne te veux aucun mal ! Je veux te protéger… Et toi ! Que fais tu ? Tu renies simplement tous les enseignements que je t’ai donnés ! Quelle fille es-tu donc pour ainsi renier ton père, ses valeurs et ta tribu ? Honte et calomnie te secondent ! Que ta peine soit exemplaire ! La Salle Silencieuse sera ta demeure trois semaines durant ! Aucune visite ne te sera accordée ! Un seul repas : du pain rassis ! Ma fille m’a déshonoré et voilà que je dois la punir de vouloir enfreindre les règles de notre clan ! Oh, je n’en reviens pas. Jamais ! Ta mère, si elle était présente, serait morte de stupeur à l’annonce de ta requête ! Aller à Arii. Une cité ennemie depuis la nuit des temps !! Et en ambassadrice encore ! Mais… Je ne veux plus m’étendre sur ton sort ! Qu’on te mène en Salle Silencieuse.
Des hommes la tirèrent vers cette horrible salle. Les larmes coulaient en torrent sur des joues. Le cœur meurtri, Elphra se laissa faire, résignée. Son père, son mentor, l’avait condamnée à une des plus lourdes peines imposées dans le clan. La honte serait à jamais marquée sur elle. Comment vivre après ?
Le premier jour passa doucement, le temps lourd et lent s’écoulait. Les rais de lumières indiquaient approximativement les heures. Le guerrier ouvrit la porte, jeta une miche de pain et referma. Elphra, recroquevillée, ne bougea pas. Son corps était comme figé dans l’horreur. Son esprit vagabondait dans les souvenirs de ses dessins pour ne pas se lamenter. Lentement, le soleil déclina, la nuit arriva. La Salle Silencieuse grouillait de bestioles. La nuit, fut longue, une lutte pour ne pas se faire manger par les divers insectes.
Son calvaire dura trois semaines. La jeune femme n’avait presque rien mangé ni bu. A sa sortie, le chef était là. Physis vit avec stupéfaction les changements que cette peine avait infligés à sa fille. Son visage aux traits enfantins s’était durci, son corps avait perdu ses rondeurs si charmantes. Ses pas étaient chancelants… Son amie, Khia, lui tenait le bras. Elle l’emmena loin des villageois et lui prodigua les premiers soins. Son corps en avait grandement besoin.
Des mois furent nécessaires pour qu’Elphra retrouve tout son charme et son charisme. Son corps était redevenu celui d’avant mais son âme était à jamais changée. Son envie d’envol et d’évasion avait eu le temps de croître. Désormais, son village n’était plus le sien. Elle se décréta étrangère à ce lieu et ne voulait plus y vivre. Avant de partir, elle écrivit une lettre à son amie :


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MessageSujet: Re: La légende du pont des amants.   La légende du pont des amants. Planet2218.06.07 2:28

Citation :
Ma chère Khia,

Je vais sans doute te faire peur et te décevoir, mais s’il te plaît pardonne moi et comprend ma peine. J’ai raisonné toute la nuit afin de trouver la meilleure solution au problème qui se posait devant moi. La seule, l’unique est de m’enfuir.
Mon père ne m’aime plus, et veut ma mort. Ma famille ma envoyée dans la Salle Silencieuse. Suis-je encore habitante de ce village ? Non, j’ai décidé de m’exiler moi-même, je me bannis. Je t’en prie, ne me suit pas et ne tente pas de me persuader de rester. Ta voix si douce et tes si belles manières me convaincraient. Nul ne me retiendra ici. Mon âme s’est déjà envolée et il faut que je m’empresse de la rejoindre pour ne point la perdre. Comprends-tu, mon amie ? Je l’espère de tout mon cœur. Je sais, jamais plus je ne te verrai et ne pourrai te consoler quand ton mari t’aurai mal aimée. Mais mon cœur sera entièrement dédié à toi. Je penserai chaque soir et cueillerai une marguerite pour toi.
Ne crois pas que ce départ se fasse de gaieté de cœur… quitter les miens m’attriste profondément et m’endeuille. Je pars à jamais. Mon père essaiera de te demander où, mais pour t’empêcher de lui répondre, je ne te dirai rien. L’envie de te raconter mes rêves me rend ce silence difficile et affreux mais je me dois de le faire. Pour toi.
Mon amie, veille sur le village et sur le chef. Même si c’est un homme rustre et très abrupt, il a un grand cœur. Je n’ai jamais pu le découvrir, mais ses yeux ont versé une larme lors de ma sortie. Puisse tu vivre en paix tout le temps que le Destin te laisse.
Je te souhaite prospérité et bonheur en famille.

Ton amie à jamais.
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MessageSujet: Re: La légende du pont des amants.   La légende du pont des amants. Planet2218.06.07 2:29

Le lendemain, après avoir empaqueté ses objets, Elphra partit au lever du soleil. Elle ne se retourna pas vers son village et s’éloigna. Son père, en allant la réveiller, trouva une chambre vide. Seule une lettre restait :

Citation :
Père,

Vous m’avez infligé la pire punition que mon esprit n’ait eu à subir depuis ma naissance. M’avoir ainsi enfermé et privée de liberté m’a détruite. Vous avez réduit mon corps en cendres et mon esprit au néant. Un père digne de ce nom aurait eu quelque compassion envers sa fille. Je vous pardonne ce geste affreux. Il m’a permis de me libérer de votre emprise.
Je me suis bannie du village et du clan. Désormais, je ne porte plus votre nom et suis une étrangère pour vous. Je n’ai plus de clan d’appartenance. Je suis condamnée à errer jusqu’à ce qu’un clan me recueille. Je vais réaliser mon rêve et m’installer dans une cité lointaine, là ou personne ne vous ressemble !
Père,
Je vous avais demandé la fonction d’ambassadrice, vous aviez refusé. Vous m’avez bannie par vos pensées je suis passée à l’acte.

Adieu père ! Jamais plus vous ne me reverrez.

Elphra.
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MessageSujet: Re: La légende du pont des amants.   La légende du pont des amants. Planet2218.06.07 2:29

Physis ne put se retenir. Son courage et sa hardiesse s’évanouirent. Ses genoux cédèrent. Il tomba sur le sol lourdement. Les larmes retenues depuis des années inondèrent ce visage durci par les âges. La suivante d’Elphra sortit discrètement de la pièce. Il valait mieux laisser le chef pleurer sa colère en paix. Seul. Des dizaines de pensées envahirent son esprit encore effrayé par cette lettre : « Je suis un monstre. Pourquoi n’ai-je pas compris les doléances de ma fille ? Garder les idées ancestrales sur les peuples environnant est une bonne chose, mais cela m’a fait perdre mon petit tournesol. » Les sentiments en son cœur étaient confus, l’amour côtoyait la haine, l’incompréhension, la culpabilité,… Ce geste impulsif d’Elphra, il ne pouvait le cautionner sous peine de perdre son autorité.
D’un pas nonchalant, il se rendit en Salle du Conseil. La mine défaite, il lut la lettre de sa jeune fille aux Sages. Des regards incrédules se croisaient. L’un deux se leva.
-Que faisons nous ? Laissons nous quelqu’un de notre clan partir pour ne plus revenir ? Considérons nous votre fille comme une âme errante sans clan et sans nom ?
- Oui, répondit Physis. Son choix a été fait en tout connaissance de cause. Elle s’est bannie. Son nom sera rayé des registres claniques et je n’ai jamais eu d’enfant.
Sur ces derniers mots, il fondit en pleurs. Il n’avait jamais voulu se montrer faible devant d’autres personnes mais les sentiments eurent raison de sa volonté.

Dans la forêt, Elphra grelottait. Elle avait froid, faim et peur. Ses yeux regardèrent un instant dans la direction de sa cité mais elle détourna la tête. Par sa volonté, elle était devenue une Errante comme on en croisait tant dans les petits villages. Son ventre lui rappelait l’heure du repas, ses jambes tremblaient d’avoir marché une journée sans se reposer.
Elle construisit un abri de feuilles et de branches où s’allonger et passer la nuit. Sa couche, quelques feuilles, ne lui assurait aucun confort. Son corps, habitué au luxe et la douceur, lui faisait comprendre qu’il n’est pas donné à tout le monde d’être un maraudeur. Finalement, elle s’endormit à l’aube, l’esprit rempli de cauchemars et de visions d’avenir.
Un petit chat sauvage vint lui lécher le visage. Elle se retourna, demandant à sa bonne de la laisser encore dormir. Puis, elle se souvint. Elphra n’était plus en ville mais dans les bois. La vision de ce petit animal attendrissant la rassura. Elle le laissa s’installer sur ses jambes. Le félin ronronna.
- Toi, mon seul ami, je t’appelle Filou. Tu est désormais le seul membre de mon clan avec moi.

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Son périple en forêt dura des semaines. Filou l’aidait à survivre en lui ramenant quelques oiseaux, elle cueillait des fruits çà et là pour se nourrir. La vie de sauvageonne commençait à marquer son corps. Ses cheveux si doux devinrent tels de la paille, ses vêtements de soie étaient haillons. Finalement, une cité apparaissait au loin. Des tours aussi hautes qu’un arbre signalaient son entrée. Elphra s’en approcha doucement, peureuse. Un garda la héla :
- O toi, qui es tu ?
- Je suis Elphra, une Errante. J’ai été bannie de mon clan et je vous demande asile.
- Entre donc étrangère. Que la cité d’Arii te soit douce et merveilleuse. Respecte nos lois et nous te respecterons, enfreins-les et tu mourras.
Elphra passa l’imposante porte. Elle se trouva dans une rue commerçante. La vue de ses étals couverts de fruits, légumes, viandes, lui tordait l’estomac mais elle tint. Elle demanda aux badauds comment avoir l’asile en cette cité. La réponse fut unanime : se rendre au palais et demander audience. Elle s’y rendit.
Le palais n’était pas grand mais il semblait rempli de luxe et de richesse. Sa façade était couverte de fleurs et d’écritures. Les gardes royaux portaient de simples tenues de lin bleues. Aucune arme, aucune armure, ce peuple devait être pacifique. Les paroles de son père revinrent dans les pensées d’Elphra :
« Ces gens se conduisent comme des barbares, rien que de voir leurs villes ! Tu verrais ce ne sont que des ramassis de déchets… les gens portent tous une ou deux armes et sont prêts à tout pour avoir ton argent, voler ton honneur et détruire ta vie… »
Elle voyait bien que son père n’avait jamais voyagé et son esprit de sédentaire avait crée ses images et ses idées sans les vérifier. Cette représentation des Ariis la rendait fort triste. Elle avait senti, en passant les murailles, une grande sérénité, et une joie de vivre. Les habitants de cette ville n’était pas comme ceux de son clan : refermés sur eux et craintifs.
Elle entra dans le Hall du Palais et regarda autour d’elle. Elphra, perdue dans cette nouvelle cité, ne savait que faire face à toutes ses démarches, ses nouvelles choses à découvrir. Un homme vint vers elle. Il portait une tunique de soie verte et un ceinturon couleur jade.
« - Bonjour étrangère, je suis Trisis, secrétaire du Palais. Je suppose que vous venez pour une demande d’asile ou d’installation ?
- Oui, j’ai été bannie de mon clan pour avoir voulu découvrir votre cité. J’aimerai y vivre et m’y installer mais que dois-je donc faire ?
- Rien, suivez moi. »
Tous deux entrèrent dans un petit bureau lui aussi décoré de fleurs. Trisis s’assit et dit :
« - Nous avons souvent des demandes de clans rejetés de leurs terres mais rarement les gens osent s’avouer bannis de chez eux. Votre courage me charme. Comment vous appelez vous ?
- Elphra, je suis originaire d’un petit village inconnu sur les cartes.
- D’accord, Dame Elphra, souhaitez vous vous installer définitivement en notre cité ?
- Oui, je n’ai plus de lieu où vivre et cette cité respire le bonheur. »
La conversation dura des heures. Chacun y raconta sa vie, son histoire. Ils découvrirent que tout deux avaient connu l’interdit. Trisis, lui, avait été obligé de prendre les armes, un refus était impossible. Il était parti pour éviter de combattre. Son ancien clan, comme celui d’Elphra nourrissait des sentiments de honte et de peurs envers les étrangers. Ici, il avait découvert tant de cultures et de peuples… Son rêve se réalisait : aider au lieu de combattre. Cette histoire commune fit naître chez Elphra une admiration pour le jeune homme. Trisis voulait connaître cette jeune fille sans honte, qui accepte son bannissement avec sérénité. Comment allaient-ils donc faire ?

Les jours passèrent, Elphra avait été eu son Asile et pouvait donc avoir une petite demeure dans le quartier ouvrier de la ville. Sa petite maison était jolie : une petite cour carrée entourée de quelques pièces. Un palais pour une fille qui n’a vécu que sous des yourtes. Son amie, Khia, lui manquait cruellement lors des moments de solitudes. Elle rêvait d’un jour la revoir ici, en cette cité… Mais jamais pareille chose n’arrivera. Trisis et Elphra devinrent amis. Une relation basée sur l’éloignement des siens est si forte… L’un et l’autre se réconfortaient. Chacun savait ce que l’autre avait enduré. Les sentiments étaient forts et sincères.
Un matin, Trisis, vêtu de son habit d’apparat se rendit chez Elphra. Un bouquet de jonquilles à la main. Anxieux, il n’osa rien dire. Devant la porte, il répétait sans cesse le petit poème qu’il avait composé. Trisis attendit qu’Elphra sorte pour aller au marché. Il s’agenouilla devant la jeune fille et lui déclama :


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MessageSujet: Re: La légende du pont des amants.   La légende du pont des amants. Planet2218.06.07 2:30

*

« Mon clan comme le tien ne nous ont pas acceptés
De part nos différences nous nous ressemblons.
Nous avons tout deux, renié un interdit clanique,
Pour mieux vivre et réaliser un rêve.
Nous avons ouvert nos cœurs vers l’inconnu,
Nous avons cherché à connaître avant de tuer.
Oh, Ma Dame, je sais que je ne vous connais guère,
Mais déjà en mon cœur pointe l’amour.
Sincère, fort et indestructible.
Jamais plus je ne pourrai me passer de vous.
Je voudrais tant que nos clans nous voient ainsi réunis.
Puissions nous nous marier pour leur montrer,
Qu’un étranger peut être une personne à aimer. »



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MessageSujet: Re: La légende du pont des amants.   La légende du pont des amants. Planet2218.06.07 2:33

Elphra ne put retenir une larme de couler. Elle se jeta dans les bras de Trisis, l’embrassa puis déclama à son tour :


« Mon cher ami, je suis fille sans nom.
Cela ne vous a pas dérangé et vous m’aimez.
Votre vie comme la mienne sont bâties sur le rêve.
Nous avons bravé un interdit pour mieux vivre.
J’ai pleuré mon clan, mon amie,
Vous avez pleuré le vôtre.
Je vous ai réconforté,
Vous m’avez soutenu.
Nos cœurs se sont peu à peu livrés.
Chacun raconte sa vie, ses envies.
Ô Mon Trisis, j’aime vous entendre parler d’amour.
Vos vers me touchent.
J’aime à nous voir mariés, unis malgré la haine de nos clans.
Je chéris le rêve de jeter un pont entre nos différences. »


*


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MessageSujet: Re: La légende du pont des amants.   La légende du pont des amants. Planet2218.06.07 2:33

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Leur mariage eut lieu quelques jours plus tard en grande pompe. Toute la ville était présente pour saluer cette union de différences. Leur idylle ne devait pas durer… Physis, le père d’Elphra, apprit par un oiseau de malheur ce bonheur. Il débarqua dans la cité d’Arii. Seul. Son clan avait refusé de suivre cet élan de haine et de colère. Il chercha sa fille des jours durant. Finalement, la trouva. Prétextant avoir à lui parler, il l’emmena dans un coin éloigné de la ville. Une forêt, un bois, tout mais loin de la cité d’Arii. Réprimander quelqu’un ne se faisait pas en les murs d’une cité selon Physis. La haine, la jalousie ou encore la honte se lisaient dans ses yeux. Un père ne devrait pourtant jamais ressentir de telles choses envers sa fille même bannie ! Sous son long manteau, il avait dissimulé une dague. Il dit :
« - Elphra, tu a renié ton clan pour vivre ici, tu a renié nos valeurs pour te faire Arii. Tu as refusé de te marier pour te retrouver dans les bras d’un homme de basse caste ! Ton clan, ta famille n’est plus rien à tes yeux. Saches, que dès qu’un troubadour m’a annoncé tes fiançailles puis ton mariage, je me suis décidé. Tu ne peux pas vivre ! Pourquoi ? Mais parce qu’une union comme la tienne n’est pas saine. La colère des Dieux pourrait facilement descendre sur le monde par votre faute ! »
Il ne laissa aucun moyen de réponse à sa fille. La dague se leva. Un coup. Elphra gisait sur le sol, couverte de son propre sang. Son clan ne voulait pas la différence, elle avait accepté de s’ouvrir…
Trisis ressentit comme un déchirement en lui sans en savoir la raison. Il courut chez lui croyant y trouver sa femme… Elle n’y était plus. Il questionna tout le monde : voisins, marchands, gardes, voleurs ! Tous indiquèrent la forêt. Trisis s’y rendit.
« Elphra !!! Elphraaaa ! »
Son cri raisonnait dans les bois. Physis l’entendit et honteux, s’enfuit. Trisis trouva sa dulcinée, blessée mais encore vivante. Ces derniers mots furent :

« Mon amour, nous avons tenté de combattre la différence. Mon père m’a tuée… Puissions nous servir d’exemple et qu’un jour tous vivent en paix dans une ville prospère. Cité d’Umiis, du nom de ma mère abrite la différence et éloigne cette haine que l’on ressent de l’inconnu. Umiis… Trisis, je t’aime. »

Trisis s’effondra, se laissa aller… Son cœur n’avait plus la force de vivre sans celle qu’il avait aimé. Il s’étendit à côté de sa Dame et laissa le temps l’emporter. Des Ariis passèrent par là, virent la scène. Chacun ressentit une profonde tristesse. Le pont que ces deux amants avaient jeté entre leurs différences les avait tués. Le vœu d’Elphra fut écouté. Umiis fut créée à l’endroit où ils reposent.


Le grand pont à l’entrée de la cité rappelle depuis à chacun que l'intolérance ne triomphera jamais d' un amour fort…


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Cette histoire est tirée des chroniques du clan Ziyuan.
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